Le décès de Johnny Hallyday est ressenti comme la perte d’un proche pour des Français car l’idole des jeunes faisait partie de notre vie, à tous, et cela d’autant plus fortement que la star incarnait un symbole français, quelque chose de l’ordre du mythique (mais aussi de Tennessee ).
Johnny facilitait la projection et la procuration : ce qu’il vivait, nous avions l’impression de le vivre ou de pouvoir le vivre. Ce qu’il était à nos yeux, nous l’aimions : un père ou un homme idéal, le symbole de richesse et de réussite, la capacité à se battre et à surmonter les épreuves, une renégat pour les uns, un repère pour les autres…
Johnny, déclencheur d’émotions
En ce sens, Johnny Halliday incarnera toujours un inconscient français et une sorte de force supérieure honorée d’une ferveur quasi-religieuse.
Mais Johnny, c’est aussi le déclencheur d’émotions liées au deuil. Nous savons que le cancer du poumon se guérit difficilement à l’heure actuelle. La souffrance de la star, l’issue fatale de sa maladie nous renvoient à nos propres angoisses de la maladie, de la mort, de se retrouver seul, avec ou sans enfants. Un mécanisme empathique.
La douleur du deuil s’estompera avec le temps. A court terme, les funérailles permettront de dire au revoir et concrétiseront la disparition du rocker. Ce cérémonial social est psychanalytiquement important. Ensuite, seul le souvenir restera.
Lire mon interview Perdre Johnny, est-ce comme perdre un proche ? publiée dans Ouest France du mercredi 6 décembre 2017, propos recueillis par Bruno Alvarez.
Autre article sur ce site : La psychanalyse pour accompagner le deuil
Lire nos interviews publiées dans la presse au sujet du deuil.